Antéchrista
C'est toujours avec un sentiment particulier que j'ouvre un livre d'Amélie Nothomb.Je sais que je vais m'y retrouver,je sais aussi que j'y vais m'y perdre.Je sais que je vais bloquer sur certaines phrases,les relire des dizaines de fois de suite.Sans lassitude.Je sais que je vais fermer le livre 2heures plus tard en ayant l'impression d'avoir lu quelque chose de bien,avec une impression de satisfaction totale.Je sais encore que je vais garder le livre près de moi plusieurs jours après avoir terminé.Que je vais le regarder,ouvrir les pages au hasard,relire quelques mots.Je sais qu'il repartira avec les autres sur la bibliothèque.Je sais que je serais un peu triste.Je sais que je me dirais ''tu l'as lu trop vite,c'est déjà fini''.
Cette fois là c'était encore plus particulier.
J'avais parlé de ce livre avec PetiteFille la dernière fois.Je lui avais dit qu'il me restait seulement celui ci à lire.Je lui avais dit que c'était LE dernier.Qu'après...qu'après je n'aurais plus qu'à attendre la prochaine rentrée littéraire pour à nouveau lire un nouveau Amélie.Je ne pensais pas,durant cette conversation que j'allais l'avoir si vite entre les mains.Deux jours plus tard je commençais la première page,non sans avoir observé la couverture pendant quelques minutes.Elle est belle là dessus, Amélie.
Ce livre commence ainsi:
"Le premier jour je la vis sourire.Aussitot je voulais la connaitre.Je savais bien que je ne la connaitrais pas.Aller vers elle,je n'en étais pas capable.J'attendais toujours que les autres m'abordent:personne ne venait jamais.C'était ça l'université: croire qu'on allait s'ouvrir sur l'univers et ne rencontrer personne''.
Je ne n'ai pas pu m'empecher de relire ce passage plusieurs fois,je le garderais donc ici,un jour je reviendrais peut etre lire ce que j'avais pu écrire le 3mars2005 et je retomberais sur ces mots.
"Je me couchais sur le lit qui redevenait le mien.Je découvrais le plus grand luxe de cette planète: une chambre à soi.Un lieu ou on jouit d'une paix royale.Flaubert avait besoin d'un gueuloir,moi je ne pouvais vivre sans un rêvoir - une pièce ou il n'y avait rien ni personne,aucun obstacle au vagabondage infini de l''esprit,ou l'unique décor était la fenetre - quand une chambre a une fenetre,c'est qu'on a sa part de ciel.POurquoi vouloir autre chose?"
J'aime sa simplicité,son style qui va droit au but .Elle m'inspire bien plus que tous les auteurs qui adorent les phrases à ralonge,pleine de complètements,pleine d'auto satisfaction.Ce n'est peut etre pas de la GRANDE littérature,ce n'est sans doute pas très intellectuel en apparence mais après réfléxion je crois qu'elle m'a autant appris que Proust ou Balzac.Peut etre meme plus,parce qu'elle est femme,parce qu'elle est vivante.Eux, sont morts.